Législatives 2025 : l’UDB prend l’avantage mais le PDG force un second tour

Le scrutin législatif du samedi 27 septembre dernier a livré ses premiers enseignements : l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), formation politique lancée le 5 juillet 2025 par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, arrive en tête des résultats provisoires. Toutefois, la bataille n’est pas terminée, puisque le Parti démocratique gabonais (PDG), bien que largement distancé, contraint l’UDB à un second tour décisif.
Selon les chiffres communiqués dans la nuit de dimanche 28 septembre 2025 par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, le parti présidentiel s’est déjà assuré plusieurs sièges dès le premier tour. L’ancien parti hégémonique, le PDG, déchu du pouvoir après le coup d’État militaire du 30 août 2023, parvient néanmoins à maintenir une présence significative. Les deux camps, qui avaient même présenté une candidature commune à Okondja (Haut-Ogooué), se retrouveront face à face le 11 octobre pour la suite du duel électoral.
Toutefois, une partie des résultats reste en suspens. Le ministère de l’Intérieur n’a pas encore livré les données complètes concernant plusieurs circonscriptions de l’Estuaire et de l’Ogooué-Maritime, officiellement en cours de compilation. Par ailleurs, les élections locales, organisées en même temps que les législatives, n’ont pas encore donné lieu à une proclamation officielle des résultats.
Ces chiffres provisoires devront être validés par la Cour constitutionnelle, seule instance habilitée à trancher les contentieux électoraux. Déjà, plusieurs partis et candidats dénoncent des irrégularités massives et réclament purement et simplement l’annulation du scrutin. Une situation qui pourrait ouvrir la voie à des tensions politiques, voire judiciaires, dans les jours à venir.
Cette première étape du processus électoral met en lumière deux dynamiques majeures. D’un côté, l’UDB bénéficie incontestablement de l’élan lié à la popularité du chef de l’État, qui a réussi en quelques mois à transformer sa légitimité de transition en capital politique. De l’autre, le PDG, malgré son affaiblissement historique depuis août 2023, conserve une base électorale suffisamment solide pour contraindre le nouveau parti dominant à un second tour.
La configuration qui se dessine montre qu’aucune formation n’est en mesure, à ce stade, de balayer totalement le paysage politique. Le second tour du 11 octobre sera donc un test crucial : pour l’UDB, il s’agira de confirmer son implantation durable ; pour le PDG, l’enjeu est de démontrer qu’il demeure un acteur incontournable, capable de peser sur la recomposition politique en cours.